Rei Shiki
Le dojo est un lieu d’étude, de travail et d’échanges.
Une attitude empreinte de serieux et de respect est nécessaire au progres.
Tout budoka doit avoir présent à l'esprit les recommandations suivantes qui conditionnent le bien-etre de chacun.
L'ensemble des règles d'étiquette "Rei Shiki" observées dans les Dojos des arts martiaux traditionnels, ou lors des stages, a pour but de préserver le caractère d’art de la discipline, de développer le sens du respect mutuel, et de préserver la sécurité physique des pratiquants.
Le Rei Shiki n'est pas immuable, ni surtout rigide. Chaque personne l'observe à sa façon, et certaines écoles, sous l'influence de leur professeur principal, ont pu développer des variations dans le Rei Shiki, voire leurs propres coutumes. En cas de visite rendue à un autre Dojo, il suffit de bien observer. Mais rien n'interdit de conserver son Rei Shiki personnel, qui doit être simple, naturel et surtout sincère.
La pratique plus large du Rei Shiki se construit non seulement au Dojo, mais également en dehors, dans tous les actes de la vie quotidienne.
Les règles suivantes sont observées dans la plupart des Dojos et constituent le socle élémentaire du Rei Shiki.
Respect des lieux
L'arrivée et le départ du dojo sont marqués par le salut.
En entrant dans le Dojo et en le quittant, il convient de saluer brièvement par une inclinaison du buste en direction du Shinto (ou "mur haut" où se trouve le portrait du fondateur). Ce salut debout s'appelle Ritsu-rei.
Saluer en entrant dans un dojo, c’est commencer à rompre avec le quotidien. Il serait difficile, voire dangereux, de passer de la vie de tous les jours, avec son lot de stress et de contrariétés, à une situation de combat sans une rupture importante et nette.
II convient de saluer chaque fois que I’on monte ou descend du tatami.
En montant sur le tapis, on quitte ses sandales (Zoori) et on les range en les tournant vers l'extérieur. Puis, on salue en direction du Kamiza ou du Shinden et on gagne discrètement sa place en attendant le début du cours.
Se mettre en Seiza et faire Zazen un instant, donne le calme à l’esprit. La respiration s’apaise, le cœur aussi. Le corps repose au sol, équilibré et droit. Les tensions disparaissent peu à peu, les épaules se détendent et descendent à leur place. On devient de plus en plus réceptif.
Ne vous prélassez jamais sur le tapis avant, pendant ou après le cours : il est réservé à I'étude. En fait, dès que l’on pose le pied sur le tapis, la conscience et la vigilance doivent être aiguisées.
Ne quittez pas le tapis pendant la pratique, sauf en cas de blessure ou de malaise, et dans tous les cas, avertissez-en le professeur.
A la fin du cours, on quitte le tapis et le dojo par une inclinaison en direction du Shinden.
Le dojo sera laissé en ordre et dans le plus grand état de propreté (y compris les vestiaires et sanitaires) .
Respect des personnes
Le cours commence et se termine par une cérémonie formelle.
Au début et en fin de séance, élèves et professeurs se saluent mutuellement.
Le salut au maître met en état d’élève. Le maître et les élèves saluent ensemble le côté kamiza (place d'honneur).
La façon correcte de s'asseoir sur le tapis est la position en Seiza. Mais si vous êtes blessé(e) au genou, ou si cette position vous devient trop douloureuse, vous pouvez vous asseoir en tailleur en vous efforçant de garder le dos droit. N'allongez jamais les jambes et ne vous adossez pas au mur ou à un poteau. Vous devez être disponible à chaque instant. Si vous êtes en Seiza faute de partenaire, ou pour recevoir des explications, placez-vous toujours en sorte de gêner le moins possible les autres pratiquants, et soyez prêts à bouger instantanément en cas de chute en votre direction.
Quand le professeur montre une technique, vous devez en principe rester assis en Seiza et regarder très attentivement.
Après la démonstration, saluez le partenaire le plus proche et commencez à travailler.
Il faut saluer son partenaire avant et après chaque exercice.
Lorsque vous répondez à un salut pour la pratique, vous vous mettez en état de partenaire. Lorsque vous êtes détendus, vous pouvez apprendre, étudier sérieusement, tout en pratiquant dans la bonne humeur et la cordialité.
Si pour une raison ou pour une autre vous devez absolument poser une question au professeur, allez vers lui, ne l'appelez jamais : saluez-le avec respect et attendez qu'il soit disponible. Un salut debout suffit dans ce cas.
Dès que la fin d'une technique est annoncée, terminez immédiatement votre mouvement, saluez rapidement votre partenaire et rejoignez les autres pratiquants assis en ligne ou en cercle.
Si c'est vous-mêmes pratiquant(e)s, qui rendrez visite à un Dojo pour regarder le cours, ou que vous regarderez le cours dans votre propre Dojo habituel, il convient de vous lever et de saluer debout en direction du Shinden lors des cérémonies d'ouverture et de fermeture du cours.
Entraide et solidarité
Les plus gradé(e)s ont le droit de servir, d'aider les moins avancé(e)s. Il convient d’écouter les conseils des plus gradé(e)s avec attention. Il faut aider ses partenaires à progresser et ne pas être pour eux une cause de gêne ou de désagrément.
Respectez les pratiquants les plus gradé(e)s, et d'une façon générale ceux qui sont manifestement plus âgé(e)s que vous. Ne discutez jamais à propos de technique et n'entrez jamais en polémique sur le tapis. Le Dojo est un lieu de recherche et de travail personnel, pas un forum de discussions.
Si vous connaissez le mouvement et que vous travaillez avec une personne qui ne le connaît pas, vous pouvez le guider, mais en parlant le moins possible. Faire sentir les directions de travail est beaucoup plus profitable. S'il questionne davantage, c'est au professeur de lui apporter la réponse.
En règle général, abstenez-vous de corriger qui que ce soit si vous n’avez pas atteint le niveau de Yudan-sha (ceinture noire).
Ne bloquez jamais le mouvement de votre partenaire, quel que soit son niveau : c'est contraire à I'esprit d'entraide mutuelle dans la recherche et l'apprentissage, c'est une source de frustration qui peut faire naître des émotions négatives, enfin ce peut même être dangereux pour vous en provoquant des réactions que vous ne pourriez contrôler. Dans le Dojo du fondateur, un avertissement mural indiquait que ce pouvait être un motif d'exclusion définitive de l'école.
Politesse
Il est important de se comporter avec discrétion et donc de ne pas parler à haute voix. Lorsque l’on ne pratique pas, il faut être attentif à l'enseignement donné. Il convient de ne se dévêtir que dans les vestiaires .
Parlez le moins possible sur le tapis : c'est dangereux pour vous-mêmes et pour les autres. La vigilance doit être constante pour éviter les accidents, et l'apprentissage de l'art ne passe de toute façon que très peu par la parole.
Ne sortez pas du tapis pendant un cours pour aller boire et évitez de boire sur le tapis. On peut toutefois se réhydrater en prenant quelques gorgées d'eau entre deux cours, ou bien encore au moment indiqué par le professeur.
Ponctualité et assiduité
Il faut être ponctuel et respecter les horaires de début et fin de cours.
Si vous arrivez en retard, il est courtois de s'en excuser auprès du professeur et d’attendre debout au bord du tapis (en principe au centre, en face du Shinden) jusqu'à ce que l'enseignant vous fasse signe de vous joindre au cours.
En montant sur le tapis, saluez le Shinden ainsi que le professeur, même s'il ne vous regarde pas à cet instant.
Gagnez votre place de pratique en perturbant le moins possible le cours.
Vous pouvez inviter quiconque à venir regarder un cours à n'importe quel moment, à condition que les règles suivantes soient observées par votre invité :
- Prendre place avec discrétion, ne pas poser les jambes sur un meuble, ou adopter une position semi-allongée.
- Ne pas fumer, boire ou manger pendant les cours.
- Ne parler à personne se trouvant sur le tapis, et en règle générale, éviter de parler ou de commenter ce qui s'y passe.
- Ne pas se promener ou déambuler pendant que le professeur montre ou corrige un mouvement, ni distraire l'attention de ceux qui se trouvent sur le tapis.
Hygiène
Avoir un corps et des vêtements propres, c'est se respecter et respecter les autres.
Chaque pratiquant doit veiller à entretenir son hygiène corporelle, pour lui-même bien sûr, mais aussi par respect pour les autres et pour éviter des blessures :
- le keiko-gi doit être propre,
- les ongles des pieds et mains coupés courts,
- les cheveux longs attachés ou maintenus.
- Le port de bijoux est proscrit.
- Il ne faut pas marcher pieds nus hors du tapis.
Une bonne hygiène de vie est nécessaire à l’harmonie de l'être humain.
Convivialité, amitié
La courtoisie et la convivialité favorisent l'éclosion de liens amicaux privilégiés. - Ce qui constitue un des buts du Jujitsu.
Il convient de faire son possible pour respecter l'harmonie du Dojo et donner de la plénitude à la pratique.
Bien qu'il y ait de nombreuses règles d'étiquette à assimiler, elles viendront progressivement s'inscrire dans votre comportement avec une pratique régulière. Ne soyez pas vexé si on vous fait observer un détail d'étiquette, car chaque détail est important pour la sécurité de tous et a un but éducatif précis.
Un art martial n'est pas une religion, ni une armée, mais une éducation et un perfectionnement de l'esprit. Un jour vient où l'on oublie totalement les règles d'étiquette, ce sont elles qui vous habitent, et c'est vous qui les fait vivre, sans effort apparent, avec simplicité.
A ce stade, n'oubliez pas que les pratiquants plus « jeunes » dans la discipline vous observent, et cherchent à percer votre « secret ».
Le jujitsu est une joie, il doit donc etre pratique dans la joie.
C’est aussi une admirable ecole de vie.